Le boeuf fût un luxe au pays, au Québec en tout cas. Les générations élevées en campagne après guerre ont parfois connu la joie de manger du steak dans des familles, alors privilégiées. Mon chum a souvenir d'un repas pris chez une tante, fermière, toute la famille attablée avec une pile de steaks sur une assiette trônant au centre de la table, tandis que leur mère et leur soeur aînée cuisaient le boeuf au beurre sur le poêle à bois pour leur plus grand bonheur. C'était un luxe pour une famille de 12 ou 17 enfants de manger tant de chaire fraîche à la fois. Du sang, du fer, toute la force de travail contenus dans cette viande poêlée et parfois saignante qui faisait saliver les plus pauvres qui, eux, ne mangeaient à l'année que de la viande salée ou fumée lorsqu'ils en avaient. Les crêpes et les patates fricassées, les grillades de lard salé, la «sauce à la poche», au menu, plus souvent qu'à leur tour. Souvenirs, histoires, anecdotes qui donnent tout son sang et tout son sens à l'expression d'ici «des années de vaches maigres». C'était, ici au Québec, quelque part avant la révolution tranquille. Tout notre peuple a été élevé et engraissé au boeuf comme il a bu du lait. Maintenant que l'on connaît l'intolérance au lactose, on peut se demander d'où ça vient. Comme de notre saturation à manger du boeuf, autrement que sur semaine...
Souvenir des fêtes de famille d'autrefois et de toujours. Ma mère aimait préparer ce mets simple pour ses convives. A un point tel, que je n'ai jamais pu me résoudre à en faire. Cette spécialité est la sienne et c'est bien ainsi. J'en mange encore parfois à sa table et, dans ce cas, c'est toujours une fête, je m'en délecte. Mon conjoint, lui, apprécie ce mets plus que moi, sa mère également adorait ce plat, et il en dégusterait une fois par semaine, tandis que moi, ça m'ennuie de cuisiner du boeuf. Parfois j'ai une crise, j'en profite alors pour lui faire plaisir. Quand je n'ai pas le goût de cuisiner, je fais un compromis et je lui propose un steak de Boston, si possible.
Au lendemain de la fête des mères, voici donc une recette de ma mère tandis qu'elle est toujours là pour me la transmettre avec ses bons soins. Le roasted beef demeurera pour moi, sacré, sacré par ma mère, un plat par le biais duquel elle m'a transmis et légué une façon de me dire tout son amour, une façon de me dire: «je te donne le meilleur parce que tu le mérites bien, ma fille. Je te donne ce que je n'ai pas eu autant et qu'il me fait plaisir de t'offrir.» Je réapprend aujourd'hui avec vous, non seulement à aimer le boeuf mais à m'en délecter et à me délicher les babines comme un fauve devant la proie rapportée de la chasse. Aujourd'hui, je sais que j'ai du boeuf dans le sang... et dans mon assiette!
Au lendemain de la fête des mères, voici donc une recette de ma mère tandis qu'elle est toujours là pour me la transmettre avec ses bons soins. Le roasted beef demeurera pour moi, sacré, sacré par ma mère, un plat par le biais duquel elle m'a transmis et légué une façon de me dire tout son amour, une façon de me dire: «je te donne le meilleur parce que tu le mérites bien, ma fille. Je te donne ce que je n'ai pas eu autant et qu'il me fait plaisir de t'offrir.» Je réapprend aujourd'hui avec vous, non seulement à aimer le boeuf mais à m'en délecter et à me délicher les babines comme un fauve devant la proie rapportée de la chasse. Aujourd'hui, je sais que j'ai du boeuf dans le sang... et dans mon assiette!
1 rôti français ou rôti de filet mignon, de 2 lbs environ
2 gros oignons en tranches
Moutarde sèche, en quantité nécessaire
Sauce à rôti de boeuf ou sauce demi-glace, préparée
Placer les tranches d'oignons au fond d'une grande lèchefrite allant au four. Assécher la pièce de boeuf à l'aide d'un essuie-tout. Assaisonner le dessus du boeuf de moutarde sèche. Cuire au four préchauffé à 325 F pendant 1 heure.
4 commentaires:
Ça l'air vraiment delicieux!
Oui en effet, c'est un délice!
Bonjour Marie.. Très touchant ton mot. Moi je tiens une recette semblable de ma grand~maman:)
Bonjour Nancy, merci pour ton commentaire, il te faudra nous partager cette recette de ta grand-mère alors... Au plaisir, Marie
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