Soupe aigre et piquante à la chinoise

Ma belle-soeur, Louise et son fils, Félix ont dû être chinois dans une autre vie. Ils feraient aimer la Chine à quiconque même quelqu'un qui pense la détester. Les calligrammes chinois, l'aquarelle, le taï chi, la culture et l'alimentation chinoises, rien ne leur résistent. Des ballades dans le quartier chinois en leur compagnie, des soupers chinois avec de la musique... chinoise bien entendu, des dîners sur place lors de nos achats dans les épiceries asiatiques, sans oublier le baume de tigre, les bonbons au gingembre confit et tout ce que l'on a eu comme cadeaux de Noël glanés dans la petite Chine de Montréal. Et ce fut très bien pour nous!

Je me souviens entre autres d'une visite à Montréal où Louise nous avait concocté une soupe-repas fabuleuse qui embaumait tout l'appartement jusque dans l'escalier et le corridor d'entrée... ce midi-là son fils, Félix était revenu de l'école spécialement pour dîner avec nous. Je comprends très bien pourquoi d'ailleurs. Aujourd'hui, j'ai ressorti mon papier griffonné à la hâte et j'ai réalisé la soupe assaisonnée, robuste et légère à la fois, copieuse et tellement différente. Y goûter ça me donne quasiment le goût de m'ouvrir un restaurant. Cent fois meilleure qu'une soupe won ton de buffet chinois, je vous le garantis. En plus, le bouillon se congèle très bien. Je vous la recommande fortement! Louise elle connaît ça. Pour moi, Montréal, c'est avant tout le quartier chinois, ensuite l'épicerie Milano puis en troisième Anatole, avec Louise déambulant près de moi sur le trottoir et parfois Félix sur nos talons (quand il était petit). Mes trois incontournables! Tout comme cette soupe en est une! Une chinoiserie à faire mitonner doucement le samedi ou si vous êtes à la maison comme Louise, en plein mardi pour le repas du midi! Pourquoi pas?

Le bouillon
1 lb 1/2 de morceaux de poulet, hachés grossièrement
1 lb 1/2 de travers de porc (côtes levées), hachés grossièrement
15 tasses d'eau froide
3 ou 4 morceaux (et non pas des tranches) de gingembre frais pelé et râpé
3 ou 4 ciboules, auxquelles vous faites un noeud (entières afin de les attacher ensemble)
3 ou 4 c. à soupe de saké

Placer tous les ingrédients ensemble, sauf le saké. Porter à ébullition. Écumer avec un chinois. Baisser le feu, mijoter à découvert 2 à 3 heures. Passer. Verser le saké, bouillir à gros bouillons. Mijoter 2 à 3 minutes. Refroidir. Réfrigérer. Se conserve 4 ou 5 jours au frigo et se congèle bien.

La soupe (pour 4 personnes)
4 à 6 champignons Tongku trempés (moi, à défaut, une poignée de champignons fongus trempés)
4 onces de porc ou de poulet (que vous aurez préalablement désossés de la viande provenant du bouillon)
1 portion de tofu, coupé en lanières
1 boîte de pousses de bambou en lanières, égouttés
2 tasses 1/2 de court-bouillon (moi, 5 tasses, j'ai doublé la quantité car il est tellement bon!)
1 c. à soupe d'alcool de riz (saké)
1 c. à soupe de sauce soja légère
Sel
1/2 c. à thé de poivre blanc moulu
1 c. à soupe de farine de maïs ou maïzena

Ma touche personnelle, la garniture
quelques fleurs de carottes
1 pincée d'échalotes hachées
1 poignée de champignons enoki, juste pour la beauté de la chose

Porter le bouillon à ébullition. Ajouter les ingrédients émincés. Rétablir une forte ébullition. Mijoter 1 minute. Assaisonner avec le saké et la sauce soja et bouillir à nouveau. Épaissir avec la fécule de maïs. Servir très chaud.

Source: Il me semble selon mes souvenirs que ce serait probablement un bon vieux Time-Life sur la cuisine Chinoise détenu par Louise et provenant d'une boutique de livres usagés.